Hidranédite suppurée ou maladie de verneuil
L’hidradénite suppurée ou hidrosadénite suppurée ou acné inversée ou encore maladie de Verneuil est une affection dermatologique rare non contagieuse, chronique, suppurante et handicapante qui se développe au dépend des follicules pileux dans le territoire des glandes sudoripares apocrines.
Elle se révèle généralement après la puberté. Sa prévalence est de 1 à 4% avec un sex-ratio de 3 femmes pour un homme.
Sa physiopathologie est discutée. Il semblerait que les patients souffrant d’une hidradénite suppurée aient un déficit des défenses immunitaires de la peau, ce qui faciliterait la multiplication des germes notamment des les zones de transpiration (zone des glandes sudoripares) riches de manière naturelle en germes. Une composante génétique est retrouvée dans 30-40 % des cas. Le tabagisme et la surcharge pondérale semblent être des facteurs favorisants. Le diabète, la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et de cortisone semblent être des facteurs aggravants.
La lésion primaire est un nodule hypodermique. Il est enchâssé dans le derme, recouvert d’un épiderme violacé, mobile sur le plan profond, indolore spontanément et peu douloureux à la palpation, sauf dans les périodes de rétention abcédée. L’alternance de périodes de poussée et de rémission est responsable de la formation de lésions d’âge différent, à la fois récentes, suppurantes mais aussi anciennes, cicatricielles, rétractiles en « pinces de crabe », formant des tunnels communiquant sous la peau et réalisant au stade ultime, un aspect de « terrier de lapin ».
Le diagnostic repose sur l’anamnèse, l’aspect clinique et la mise en évidence d’autres localisations. En effet, la présence concomitante d’une atteinte périnéale, inguinale, péri-mamelonnaire, axillaire et/ou rétro-auriculaire (territoires des glandes sudoripares) est très évocatrice du diagnostic.
L’incision est la règle en cas d’abcès douloureux. Le traitement est de plus en plus médico-chirurgical associant antibiothérapie, voire anti-TNF, et excision des lésions cutanées apparentes, en les décollant du plan profond comme « on pèlerait une orange ». La cicatrisation est longue. Il n’y a pas de récidive au niveau des lésions excisées, mais d’autres localisations peuvent apparaître proches ou à distance.
Nadia FATHALLAH